Nous sommes un groupe de neuf jeunes de Nevers et de Roubaix, Nous travaillons principalement autour de projets liés à la thématique des droits humains. Une première visite a déjà été réalisée sur les lieux en février 2016, dans le cadre d’un travail en immersion avec les associations. Ce vendredi 23 mars 2018 nous sommes de retour à la jungle à Calais. Depuis, le terrain a été démantelé. (plus d’articles ici)

Lyrics Piruza et Emma Antonyan, Cindie Danguis, Lea Migny – Photo NnoMan , Maher 

 

Calais est une ville de passage pour les migrants depuis des décennies. Cependant, une partie des  calaisiens ne s’habituent toujours pas à la présence des migrants, qui restent toujours des inconnus. Entre la peur et la fascination, la solidarité y a trouvé sa place.

 

Nous voulions en savoir un peu plus sur la réalité des exilés depuis le démantèlement de la jungle…  Alors, nous nous sommes rendus le samedi 24 mars 2018 à l’Auberge des migrants, un lieu où les militants, malgré leur différences, font bloc contre les discriminations.  Cette association subvient aux besoins des derniers occupants de l’ancienne jungle de Calais,  disséminés aux alentours de la lande.

Guidés par Sylvain, nous avons parcouru chaque espace de cette petite forteresse où malgré les pressions quotidiennes des forces de l’ordre, les rires et la joie de vivre qui y règnent transpercent les cœurs.  Les ressources de l’association sont alimentées par différentes donations financières venant du monde entier, comme la Chine ou Singapour, mais aussi du matériel, souvent par des donateurs locaux.  

Du tri de vêtements à la préparation de nourriture, en passant par un atelier de découpage de bois, une organisation millimétrée est mise en place en faveur des migrants. Nous nous sommes tous engagés dans un atelier pour quelques heures. 

Des gens du monde entier y travaillent main dans la main afin de mieux les aider. C’est à l’occasion de ces ateliers que nous avons pu recueillir des témoignages de différents bénévoles. Si la durée du volontariat diffère pour chacun, leur détermination et leur investissement sont identiques…

Envahis par l’envie de sentir utile et d’aider, certains sacrifie leurs vacances, quitte leur emploi, leurs études, afin de donner de leur personne et découvrir le quotidien des bénévoles.

Une fois nos différentes actions terminées, certains d’entre nous ont eu l’occasion de participer à la distribution du repas préparé durant la matinée.

Après avoir partagé ce repas dans la simplicité et la convivialité, nous nous sommes rendus à Marck, une petite ville à proximité de Calais. Nous avions rendez-vous au centre social « La ferme des Aigrettes » avec un groupe de jeunes de 14 à 18 ans surnommés « Les bonnets rouges ». L’objectif de cet après-midi était de partager nos actions, nos parcours, afin de casser les préjugés que certains d’entre eux n’osaient pas exprimer. Nos expériences nous ont permis d’éclairer les doutes et les idées reçues.

Nous avons noué le premier contact autour du babyfoot… Puis nous nous sommes présentés, un à un. Enfin, nous avons joué de la musique ensemble, ce qui a très vite permit de briser la glace. 

Par la suite Nora Hamadi, Nnoman Cadoret et Julien Pitinome, membres du magazine « Fumigène » ont fait une présentation sur certains articles, et photos, qui a débouché sur un débat constructif. Nous avons traité de sujets tels que la violence policière, la situation globale des migrants à Calais que nous avons comparées à celle des Rohingyas au Bangladesh.