Lyrics : Nadia Henni-Moulaï Illustration : Blachette
Désignée par le magazine Vanity Fair comme , elle vient de publier « La Lune est un roman ».
Astronome franco-malienne, Fatoumata Kebe cherche des solutions pour préserver l’environnement spatial des débris, vestiges de l’activité humaine dans l’espace. La jeune femme de 29 est mise en lumière par le projet Space Girls Space Women, initié par l’agence Sipa Press.
De Nairobi à Moscou, de Bangalore à Munich, du désert d’Atacama aux faubourgs d’Izmir, des femmes reporters ont tiré le portrait de “l’Espace au féminin” et donné naissance à une exposition itinérante, ainsi qu’à une application multimédia. Ce projet, initié par l’agence de photojournalisme Sipa Press, met en lumière des femmes qui rêvent d’étoiles et sont au coeur de l’aventure spatiale. Fatoumata Kebe, franco-malienne de 29 ans, est l’une des 18 Space Girls Space Women mises à l’honneur.
Fatoumata Kebe a sept ans, peut-être huit, quand, dans la bibliothèque de ses parents, elle feuillette pour la première fois une encyclopédie dédiée à l’espace. « J’ai été tellement touchée par la beauté des objets célestes, se souvient-elle, que je me suis dit que plus tard, j’aimerais travailler avec ».
Elle plonge encore et encore dans les livres, fréquente assidûment la bibliothèque et avale des heures de documentaires avec un thème de prédilection : l’espace, toujours l’espace. Ses appétences en la manière la mènent, après un baccalauréat scientifique, à opter pour des études d’astronomie. Elle travaille dur et comble les lacunes qu’elle dit avoir accumulées durant ses années lycée.
A force de persévérance, Fatoumata Kebe finit par intégrer le prestigieux Observatoire de Paris. Son chemin vers les étoiles la mène même jusqu’au haut lieu de l’astronomie : la Nasa. « C’est arrivé au moment des célébrations des quarante ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, explique-t-elle. La Nasa a fait appel à des volontaires, comme moi, pour aider aux préparatifs, tenir les stands. J’ai ainsi pu suivre une formation dans un de leurs centres pendant près de deux mois. »
La jeune femme décide alors de consacrer sa thèse aux débris spatiaux. « Ce sont des vestiges de l’activité humaine dans l’espace, expose Fatoumata Kebe. Des satellites à la retraite, par exemple, ou des fusées. Les morceaux restent en haut. Mais leur nombre est désormais tellement énorme que nous devons trouver des méthodes pour les éradiquer. » L’enjeu : préserver l’environnement spatial, éviter qu’ils ne retombent sur Terre et réduire les risques de destruction, en cas de collision, des satellites opérationnels.
Aux yeux de Fatoumata Kebe, l’idéal serait maintenant d’écrire la suite de son histoire en tant que chercheure-entrepreneure. Elle pourrait alors continuer la recherche tout en se lançant dans la technique, en proposant une méthode de calcul permettant d’atteindre les débris spatiaux. Une mission qu’elle va maintenant décliner au quotidien.
Férue d’astronomie, Fatoumata Kebe a posé les premiers jalons d’une carrière aux contours célestes. « Ma thèse n’est qu’une première étape », glisse-t-elle. Un jour, peut-être, sera-t-elle envoyée dans l’espace ?
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