Lyrics Nora Hamadi – Photo NnoMan 

JP Manova est une figure du rap français depuis près de 20 ans. Il a posé sa voix sur pléthore de morceaux avec Rocé, MC Solaar, Doc Gynéco, Flynt, etc. : des têtes de gondoles qui ont su s’attacher son talent. Il a sorti son premier album solo « 19h07 » il y a déjà deux ans et prépare le deuxième pour le printemps 2018. Un insurgé du texte qui défend ses titres sur scène comme s’il avait 20 ans à rattraper. Fumigène était présent à la Maroquinerie en février dernier, lors du dernier concert en mode bouquet final pour ce showman. Avant le prochain. 

 

Il est 19h07 depuis maintenant deux ans.

19h07, titre du premier album de JP Manova  qui, à bientôt 40 ans, n’est pourtant pas un novice dans le « game ». Déjà plus de vingt ans que ce perfectionniste traine ses guêtres dans le Hip Hop. Pourtant, s’il a posé sur bon nombre de morceaux d’artistes tel Rocé, Mc Solaar, Flynt, il aura attendu des années avant de se lancer en solo, et quitter ses innombrables boulots. 

 

Résultat : Une production chiadée, des lyrics ciselés, à forte dimension politique et sociale, si loin du rap juvénile et commercial qui embaume les consciences des plus jeunes. Un album au cordeau pour lequel, en véritable showman, il a écumé des dizaines de petites et grandes salles, de festivals parisiens et provinciaux, des auditoires acquis et à convaincre, depuis maintenant deux ans. 

C’est peut-être lorsqu’on a attendu trop longtemps qu’on est convaincu d’être à sa place. Son public est son énergie. La scène, un shoot, enivrant, sur laquelle il donne. Tout. Comme si ce moment pouvait, à chaque fois, être le dernier. « Sur scène, c’est un miracle. À chaque fois, je me dis que j’aurais pu être ailleurs, que j’aurais pu ne jamais finir ce que j’ai commencé. » nous glissait-il y a quelques mois. 

C’est avec cette même conviction qu’il a pris d’assaut la scène de la Maroquinerie pour ce dernier acte avant son prochain album, quasi bouclé. Et c’est peu dire que JP s’est – et nous a – fait plaisir. Mokless, Flynt, Rocé et tant d’autres… Durant presque trois heures de show, ce fut un festival d’invités prestigieux, qui auront fait revivre au public surchauffé un âge d’or du rap français, de celui qui nous propulse vingt ans en arrière. Sans promotion, sans presse, une fois de plus, et comme souvent, les spectateurs furent au rendez-vous… « Quelle heure est-il ? Il est 19H07 ! » scandaient-il en prélude… Un public qui attend désormais l’acte 2, et qui sera à l’heure.