Cette année, l’association Citoyenneté Jeunesse s’associe à Fumigène pour mener une résidence de journalistes au collège Lenain de Tillemont, à Montreuil. Le projet est né d’une volonté commune : porter un regard juste et positif sur les banlieues, souvent décriées dans les médias traditionnels. En adressant cette résidence à une classe de 4ème, l’idée est de susciter ce même besoin chez les élèves. Pour qu’ils mesurent la nécessité de s’exprimer, de (re)prendre la parole. À propos de leur territoire. À propos d’eux-mêmes. Parler pour ne plus “être parlé”.

 

Angelina, Sofia et Léa s’intéressent aux disciplines scientifiques. La dernière envisage même de devenir ingénieure. Mais les jeunes adolescentes s’interrogent … Quelle place pour les femmes dans les métiers scientifiques ?

Pour comprendre le manque de représentation des femmes dans ces milieux, les jeunes filles se sont rapprochées de l’association Science Ouverte à Drancy, dans le 93. Celle-ci s’attache à créer des espaces d’inclusion et des ponts entre les quartiers populaires de la Seine-Saint-Denis et la recherche scientifique. Elles ont rencontré Anaëlle, également membre de l’association Femmes et Sciences, dont l’objectif est de promouvoir la présence des femmes dans les milieux scientifiques.

 

Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?

Je m’appelle Anaëlle et je travaille à à Drancy, dans le 93. Je suis notamment en charge des activités proposées aux différents collèges autour des sciences et techniques.

 

Quelles études avez-vous faites ?

J’ai passé un ancien bac scientifique puis je suis rentrée à l’université en licence Biologie et géologie. Ensuite, j’ai obtenu un master au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, sur la Biodiversité tropicale. Après mon master, j’ai fait une thèse dans le cadre d’un doctorat en 3 ans qui portait sur la Végétation à Madagascar.

 

Aviez-vous peur des sciences en étant plus jeune ?

Au collège, j’étais mauvaise en sciences et je n’aimais pas trop ça. Au lycée, ça a changé notamment grâce à des professeurs qui m’ont donné l’envie d’étudier ces disciplines. Ce qui m’a permis de me lancer dans des études de biologie en terminale. Avant cela, on m’a toujours orientée vers des études plutôt littéraires.

 

Angélina et Sofia en plein interview téléphonique avec Anaëlle de l’association Science Ouverte.

 

Selon vous, pourquoi les femmes se lancent moins dans des métiers scientifiques ?

C’est vrai qu’il y a moins de femmes qui se lancent dans des carrières scientifiques mais c’est très variable en fonction des métiers. En sciences de la vie et de la terre justement, on retrouve 80% des étudiants qui sont des femmes. Ce qui n’est pas le cas en mathématiques et en physique. Selon moi, la biologie nous permet d’apprendre à nous connaître et à comprendre le monde qui nous entoure. Les sciences de la vie et de la terre comprennent l’étude du corps humain, de la nature, de l’environnement, l’étude des espèces animales et végétales …

 

Qu’est -ce qui a motivé votre engagement au sein de l’association Femmes et Sciences ?

Ce qui me motivait c’était de pouvoir travailler au contact des jeunes, de transmettre le goût des sciences et les connaissances autour de la biodiversité. J’aime également beaucoup faire le lien entre les acteurs et actrices de la recherche et le personnel enseignant. Avec l’association, on travaille notamment avec les jeunes du 93 dans l’idée de créer ces ponts. On sait qu’au sein des milieux défavorisés, il y a beaucoup de jeunes en difficulté. Le but étant de prouver à ces jeunes-là que les filières scientifiques leur sont ouvertes, qu’ils peuvent s’y épanouir et réussir. Les sciences ne sont pas réservées à une élite intellectuelle, tout le monde peut comprendre si c’est amené de manière ludique !

 

Fatoumata Kébé est astrophysicienne. Elle intervient auprès de l’association Science Ouverte. (Illustration )