Lyrics Alan Mili – Illustration Blachette

 

Journaliste, animateur, directeur de contenus aux Etats-Unis … À 36 ans, Sébastien-Abdelhamid jouit aujourd’hui d’une situation confortable. Pourtant, au départ, rien ne le prédestinait à mener cette vie. De la banlieue de Rouen aux plateaux de télévision, récit d’une ascension. 

 

Entre deux allers-retours à Los Angeles, Sébastien-Abdelhamid nous donne rendez-vous chez lui, en région parisienne. Ensemble, nous évoquons son actualité chargée : une chaîne Youtube à faire tourner, des émissions de télé à présenter, et de nombreux autres projets qui ne lui laissent presque aucun temps libre. Mais qu’importe, l’homme est heureux. « Faire ce qu’on aime, vivre de sa passion, c’est la plus belle chose qui puisse arriver » s’exclame-t-il la mine enjouée. 

S’il en est conscient, c’est parce qu’avant d’en arriver là, il a dû s’accrocher. « Quand j’étais éboueur, j’avais du mal à me lever. Psychologiquement c’était dur » se souvient-il.  

Sébastien-Abdelhamid passe son enfance à la Cité Verte de Canteleu, en Haute-Normandie. Une enfance, dont il garde un souvenir morose : « Il n’y avait rien pour égayer ma vie. On n’avait pas d’argent, pas de distraction, je ne partais pas en vacances, je ne sortais pas … J’ai compris plus tard qu’on ne vivait pas, on survivait ». Alors, pour fuir son quotidien, il passe ses journées devant son poste de télévision : « Le seul truc que j’avais c’était la télé. Ça me permettait de m’évader, ça me permettait de rêver ».

Un baccalauréat littéraire en poche, il quitte la Seine-Maritime et part s’installer dans l’Est de la capitale où il enchaîne les petits boulots : « Là d’où je viens, on ne te laisse pas avoir d’ambition. Pour moi, réussir, c’était juste pouvoir payer ses factures ». 

Un jour, pour dépanner un ami, il rédige un article dans un magazine. A son grand étonnement, le papier plaît. Il décide de réitérer l’expérience, en rédige de plus en plus, commence à gagner un peu d’argent grâce à sa plume, et là, c’est le déclic : « On peut vivre de ses passions !? Mais c’est ça que je veux faire ! » se souvient-il avoir prononcé. Il y voit alors un moyen de s’en sortir, et jure de tout faire pour persévérer dans cette voie.

 

Sur son chemin, il croise celui qu’il présente comme « son frère » et qui va le soutenir dans ses démarches : « Il y a quelqu’un qui a cru en moi avant même que moi je ne crois en moi, c’est Mouloud Achour. Sans lui, je n’aurais jamais persisté ». C’est justement ce dernier Achour qui lui souffle de contacter feu Canal Street (un site dédié à la culture urbaine, produit par le groupe Canal). Sébastien-Abdelhamid l’écoute, et parvient à y décrocher un contrat d’animateur. Dès lors, grâce à un style qui lui est propre, il commence à se faire un nom dans le milieu médiatique et travaille ensuite pour plusieurs autres rédactions.

Lorsque la nouvelle chaîne Clique TV fait son entrée sur le bouquet de Canal + le 4 novembre dernier, l’animateur est évidemment de la partie. Il y présente deux programmes : « Dans la légende » et « Clique Claque », aux côtés de John Sulo. 

Dans ces émissions, où le tutoiement est de rigueur avec les invités, on a l’impression de voir une bande de potes en pleine discussion. Un constat qui résonne comme un compliment aux oreilles du présentateur : « Ça me fait plaisir quand on me dit ça. On ne se voyait pas faire une émission où on allait se vouvoyer et employer de grandes formules. On veut que tout le monde soit à l’aise. Le but c’est de passer un bon moment ». 

En plus de Clique TV, le journaliste est également très présent sur internet. D’abord via ses vidéos « RDV Gaming » et ses interventions régulières dans l’émission de foot 100 % digitale « Le Petit Débrief », mais aussi et surtout via son personnage « L’emmerdeur ». 

L’EMMERDEUR AU GRAND CŒUR 

Dans son salon, sur l’étagère, trône justement le trophée Youtube de sa chaîne «L’emmerdeur le retour ». Ce personnage, né dans l’émission On n’est pas des pigeons, alors sur France 4, a pour but selon lui de « dénoncer par l’absurde les promesses marketing rendues par les marques ».  Dans chaque vidéo, il se met en scène et teste un objet ou un service afin de vérifier si la marque tient effectivement ses promesses et va, le cas échéant, confronter le fabricant à la réalité. Parmi ses vidéos les plus remarquées, on pourrait par exemple citer celle du « pot incassable » vue plus de 2 millions de fois, où il tente par tous les moyens et avec humour de le briser. 

Véritable touche-à-tout, l’animateur est aussi influenceur auprès de la Ligue Nationale de Basket, Ambassadeur de la plate-forme de séries d’animation japonaise ADN, et est sur le point de concrétiser l’un de ses rêves de gosse : créer son propre manga. 

Malgré toutes ces activités aussi diverses les unes que les autres, Sébastien-Abdelhamid y décèle pourtant un lien : « Le point commun entre tout ça, c’est le partage. Pour moi, le partage c’est essentiel, c’est la pierre angulaire de mon travail. C’est un réel privilège d’avoir des endroits où le faire ».  

Partager, il le fait avec ses tweets bien sentis qui touchent au cœur sa large communauté sur les réseaux sociaux. Mais aussi avec les plus démunis et les plus vulnérables. Réel philanthrope, il a choisi de reverser l’intégralité de l’argent perçu grâce à sa chaîne Youtube à des associations ainsi qu’à des SDF, à qui il offre des kits de première nécessité.

 

 

 

Parce que Sébastien-Abdelhamid a de nombreuses passions, Fumigène a décidé de le questionner sur tous ses petits kiffs du moment 

* Ton rappeur du moment ?
6ix9ine

* Ton son du moment ?
Sade – The Big Unknown 

Et 

6ix9ine ft Vladimir Cauchemar – Aulos Reloaded

* Tes sneakers du moment ? 

(Il en possède plus de 400 paires)

La collaboration Nike Air Force 1 x Playstation

* Ton joueur de foot du moment ?
Cristiano Ronaldo

* Ton joueur de basket du moment ?
Lebron James

* Ton manga du moment ?
Gunnm

* Ton jeu vidéo du moment ?
Red Dead Redemption 2