Lyrics : Fadi El Khedari & Maher Al Sahhaar

Photo : Nnoman

 

 

Nous avons rencontré des exilés dans des ateliers, dont des syriens, avec qui nous avons partagé du thé, et des soudanais et un érythréen qui étaient dans un atelier dessin géré par une femme bénévole, anglaise.

L’un des soudanais dessinait le phare de Calais, qui est, pour lui, le symbole de son futur passage en Angleterre. Un autre dessinait une colombe, car partout dans le monde, c’est un symbole de liberté et de paix, deux réalités qu’il n’a pas connu et qu’il souhaite trouver en Angleterre. Le dernier dessinait des lettres dans sa langue, destinées à sa famille qui lui manque beaucoup.

 

 

 

L’un des bénévoles du Secours Catholique est érythréen. Il a obtenu son statut de réfugié à Orléans après avoir vécu à Calais, dans la Jungle, et a souhaité ensuite revenir ici pour travailler avec le Secours Catholique.

Nous avons rencontré un syrien de 39 ans, arrivé en Europe par la République tchèque. Polyglotte, il parle russe, arabe, anglais, tchèque, français et allemand. Il a obtenu une licence en Syrie avant de quitter le pays, et a obtenu un second diplôme et son statut de réfugié en République tchèque, avant de rejoindre la France. Sa famille vit toujours à Alep, en Syrie. Lui, est seul, et souhaite rejoindre son frère. Arrivé il y a deux ans à Calais, il tente de rejoindre la Grande Bretagne, car il a peur d’être persécuté en république tchèque.  Selon lui, l’Angleterre est le seul pays ou il se sentira en sécurité. A Calais, seul le secours Catholique le soutient, et selon lui, aucune structure ne peut l’accueillir. Il ne lui reste que la rue. Il vit dans la nouvelle jungle, avec près de 700 personnes, mais vient chaque jour à l’accueil de jour de l’association.

Un des exilés soudanais que nous rencontrons s’appelle Ahmad. Il a 28 ans, et est célibataire. Sa famille est toujours au Soudan, au Darfour. Avant de quitter son pays, il était agriculteur. Il est arrivé à Calais il y a trois mois, en passant par la Libye et Italie. Il a traversé le désert, est resté 15 jours en Libye et a pris un bateau pour l’Italie. La traversée a duré 4 jours, sans eau, avant d’accoster en Italie. Il y a été enregistré par les autorités, ce qui fait de lui un « dubliné », c’est-à-dire, qu’il ne peut pas demander l’asile en France, puisque les règles européennes décrètent qu’un exilé ne peut le demander que dans le premier pays d’arrivée.  Lui, veut se rendre en Angleterre car il maitrise la langue, et souhaite rejoindre ses amis passés outre-manche. Ses amis disent avoir obtenu le statut, du travail et un logement plus facilement qu’en France.

 

Nous avons ensuite échangé avec Youssef, un érythréen d’une vingtaine d’année. Il est arrivé à Calais il y a plus de deux mois. Il a vécu la même situation que ses camarades soudanais et est lui-même « dubliné », car enregistré en Italie.

Avant de les quitter, nous nous disons que le secours catholique a besoin d’aide, de financement, pour venir en aide aux migrants. Mais les exilés souhaiteraient être aidés à passer en Angleterre, ce qui n’est pas la mission de l’association. Ils sont donc là, dans cet accueil de jour, pour un moment de repos, un atelier cinéma, couture, jeu de société,  un café ou un thé…

Un moment de repos, de réconfort, avant de retourner au réel de leur survie.