Fadi est venu à Calais en février 2016. Durant une semaine, il a été travaillé au sein d’associations qui viennent en aide aux exilés. Deux ans après, le démantèlement de la « Jungle » a changé la donne. Quelques centaines de migrants vivent dans des conditions encore plus indignes, près des dunes, dans la zone industrielle. Et la lande est devenue une zone de « renaturation ». 

 

Lyrics : Fadi El Khedari

Photo : Nnoman 

Il y a deux ans, j’étais venu à Calais, dans la jungle… 

Deux ans après, j’ai été choqué de voir ce que ce lieu est devenu. En parcourant ces dunes, j’avais toujours en tête les bruits, les cris des enfants, les chants, les footballeurs, la vie de ce lieu… Mais malheureusement, aujourd’hui, j’ai trouvé un terrain vague avec quelques morceaux de bois vestiges des anciens temps. Je me suis demandé ce qu’ils sont tous devenus. Ces exilés ont peu de solution : passer en Angleterre, rester en France, ou souffrir des démantèlements successifs.

Il y a deux ans, il y avait un endroit où il y avait des tombes de personnes mortes en tentant le passage vers l’Angleterre. Aujourd’hui, ces tombes ont disparu, je ne les ai pas retrouvées. Que sont elle devenues ? La situation est encore pire maintenant pour ceux qui restent. Les quelques tentes qui ont été installées ça et là sont encore plus précaires que la jungle. Les exilés cachent leurs effets personnels, leur tente, dans les arbres, avant d’errer dans la ville, toute la journée, pour revenir dormir sur cette zone, dans la crainte d’un démantèlement. 

Ils ont toujours cet espoir de passer. Malgré ces murs, ces grillages, leurs conditions de vie, on constate que leur foi pour traverser reste intacte. Ils ont tous vu la mort plusieurs fois dans leur vie, et malgré cela, ils sont prêt, coute que coute à rejoindre l’autre rive, et peut être rejoindre leur destin. Ils n’ont plus rien à perdre.