Lyrics Peggy Derder – Photo NnoMan

 

Avec la disparition brutale de Rachid Taha c’est un pan de notre histoire et un peu de nous-même qui s’en vont. Rachid Taha n’est pas seulement un ami, un tonton, une bête de scène et un monstre de la création musicale. Rachid Taha c’est une figure sans concession des générations de l’immigration et des enfants des quartiers populaires. Sans jamais s’ériger en porte-parole, ni en symbole ; il fut à la fois témoin, observateur, acteur et chanteur de l’empowerment des jeunes d’ici et d’ailleurs, des villes, du-des bled-s et des banlieues. 

C’est d’ailleurs, à l’occasion du trentième anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (1983) que Fumigènemag avait suivi la folle soirée consacrée à l’événement par Radio Nova. Entouré de nombreux amis, le regretté Rémy Kolpa Kopoul, la regrettée Fadia Dimerdji, Ali Guessoum, Nader Boussandel, Hocine Ben, Raphäl, etc. ; Rachid Taha avait mis le feu à trente ans d’histoire et de musiques…

 

 

Avec Rachid, on ne faisait pas seulement la fête, oui on riait, on buvait, on dansait, on se déhanchait et on parlait fort, comme dans ses concerts. Mais surtout, on pouvait être ce qu’on voulait. Lui était punk, crooner, rockeur, doux, gueulard, sensible, provoc, dandy, algérien, parisien, banlieusard, lyonnais, créatif, oiseau de nuit, ami fidèle, et tant d’autres choses insaisissables et inclassables. A son image, on a appris à fusionner, cumuler, additionner, combiner, articuler, partager les multiples facettes de nos personnalités et de nos identités. 

Et on va continuer. It’s now or never.